Senso
Poster un commentaire9 Mai 2020 par Lunch
Lunch
Pas de téléphone portable, pas internet et pas plus de chance, Germano cumule. Train en retard à cause d’une grève, erreur dans les dates de son séjour, réservation de chambre non confirmée, voilà qu’il se retrouve sans endroit où dormir dans un hôtel bondé à cause d’un mariage.
Un avantage néanmoins : le lieu est magnifique. Et puis un mariage, c’est aussi l’occasion de faire des rencontres.
« Vous avez l’air pressé, vous fuyez ou quoi ?
_ Tout comme…
_ Haha ! J’adore ! Vous avez quand même le temps de me donner du feu ?
_ Je ne fume pas…
_ Donc, pas de portable, pas de feu… et pas de chaussures. Vous êtes pas banal, vous ! Et si je vous propose un verre, vous allez dire que vous ne buvez pas ! C’est ça ? »
Si vous avez la chance d’avoir un jardin, une terrasse ou de profiter d’un rayon de soleil dans un parc, je ne puis que vous conseiller la lecture de Senso. De même que pour Come Prima (ou Portugal de Cyril Pedrosa), c’est un bouquet de tendresse en couleurs qui nous fait du bien. On retrouve avec délice Alfred (Pourquoi j’ai tué Pierre, Je ne mourrai pas gibier) et ses silences dans la narration, ses planches de nature contemplative réalisées à l’aquarelle, cette poésie de la vie qui se dégage de scènes simples de la vie quotidienne.
On suit le récit de deux personnages qui se croisent. Rien n’était écrit d’avance, tout se construit sous nos yeux, entre cette femme et cet homme dont rien ne prédestinait la rencontre, lors d’un mariage qui n’était pas taillé pour leur costume. Leurs échanges, leurs pérégrinations dans ce parc fantastique, tout est prétexte à la douceur nocturne. Une ode à la nostalgie italienne.
Comme d’habitude, c’est avec le sourire et le sentiment d’avoir passé un excellent moment que je referme ce livre d’Alfred, sous le charme. L’auteur évoque une histoire banale, aborde des sujets qui peuvent paraître triviaux ou insensés, mais y apporte tellement de bienveillance qu’elle nous réchauffe le cœur !
Senso – Alfred © Delcourt 2019
Bedea Jacta Est 