Plageman #1 : L’homme plage

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3 mars 2015 par Lunch

Plageman

Lunch

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Ahh, les joies du camping, la fête jusque pas d’heure, la tête dans le coaltar et les voisins grincheux !
Il en faut toujours pour mettre de l’animation, pour profiter des beuveries sans se soucier des nuisances sonores. Mais il y a aussi ceux qui veulent dormir, trop vieux ou trop gueulards ou simplement fatigués.

« Alors les branleurs, vous voulez faire la fête ? »

Il faut dire que le gros balèze il a des arguments… et il est pas tout seul.
Mais c’est sans compter sur le réveil du rebelle de la bande. Aujourd’hui il n’est qu’un tocard sans nom et sans intérêt (et sans muscles ?), mais dès ce soir il sera Plageman, la terreur du camping et le justicier des plages, affrontant sans peur les frustrés et les super méchants !

Plageman

Plageman – Guillaume Bouzard © 6 pieds sous terre 1997

La tête de l’emploi !

« Ça y est les gars ! Je suis enfin prêt ! Je suis au top du top ! Je savais bien que j’allais y arriver !
_ Bon, qu’est-ce tu viens nous casser les burnes ?
_ Ha Ha Ha ! Intrigués hein ? Hé bien vous avez devant vous le top du super héros ! Et oui les gars ! Fini de rire de Plageman ! Fini de se gausser à mon passage, car à partir d’aujourd’hui en tant que super héros assermenté, je suis en droit de corriger n’importe quel coquin à grands coups de supers pouvoirs ! »

Il faut dire que Plageman sait y faire en matière de look, cape rouge attachée autour du cou et ballon de beach-volley vissé sur la tête. Costumé pour l’été, ce qui d’ailleurs lui causera quelques soucis – le caoutchouc fondu ça colle à la peau – le vacancier de première heure va se trouver transfiguré à vie en super-héros.

L’humour est grinçant, typique de Fluide Glacial et pourtant pré-publié dans le magazine Jade de 1994 à 1997. Avis aux amateurs du genre : Plageman est un condensé de rires gras, de comique lourd et de répétition. C’est grossier, ça castagne à tout va, c’est irrévérencieux à souhait !

Il faut dire que Guillaume Bouzard aime ça ! Nous le connaissons ici pour sa Bibite à Bon Dieu mais il est aussi l’auteur de Mégabras ou de Football football ainsi que d’une longue bibliographie dédiée au rire.
Nous replongeons ici dans une œuvre de jeunesse totalement débridée, qui sent bon le sable chaud et l’iode (et un peu le caoutchouc), virile et incorrecte à la fois.

Caricature des campings qui se lit autant dans le scénario que sur les bouilles de ses personnages, Plageman est un récit tout de noir et de blanc qui ne plaira sûrement qu’aux amateurs du genre (j’ai souri, par forcément ri aux éclats… mais souri).
Un divertissement qui a en tout cas du punch et du mordant !

« Et ça fait longtemps que vous vous promenez avec ce ballon sur la tête ?
_ Ben, deux mois et demi docteur.
_ DEUX MOIS ET DEMI ?!!
_ Je suis un super héros docteur ! »

 

Badelel

Badelel

Ceux qui comme moi habitent près d’un lieu touristique savent à quel point l’arrivée des vacanciers est un moment craint entre tous. Certes c’est le moment où la station va un peu bouger, certes c’est le tourisme qui fait toute l’économie de la ville mais c’est aussi les blaireaux qui roulent à deux à l’heure, les embouteillages et les mecs qui font comme chez mamie et te regardent comme un bouseux de campagnard inculte et sauvage.

Plageman dépeint le microcosme de la plage. Les jeunes campeurs fêtards et irrespectueux, les vieux Bidochons, les couples à la libido explosive sont, le temps d’un été, les habitants de cette petite station balnéaire sans prétention. Parmi eux, un jeune écervelé impulsif devient Plageman après un soir de beuverie à la chute douloureuse. Son but ? Débarrasser la plage des beaufs qui l’occupent. Malheureusement pour lui, il est dépourvu aussi bien de cerveau que de muscles, mais il est tétu comme un mule. Quand il a une idée dans la tête, il ne l’a pas ailleurs. Pourtant, les divers éléments de son anatomie – qu’il s’agisse de sa tête ou d’ailleurs – ne servent manifestement qu’à accueillir les pieds et poings de son adversaire du moment.

Ça se veut drôle, décomplexé mais cette parodie des super-héros américains ne m’a guère inspiré plus qu’un soulèvement de sourcil. C’est lourd comme du Fluide Glacial (et je n’aime pas Fluide Glacial), c’est à mes yeux sans aucun intérêt, c’est gratuit.

Le comique de répétition peut par moment atteindre ses objectifs mais au bout d’un moment, la répétition tue le comique et on a juste hâte que ça se termine.

Je concluerai en m’auto-citant : « Que voilà de la grande littérature O_o »

 

D’autres avis : David, Mitchul
Plageman #1 : L’homme plage
Scénario : Guillaume Bouzard
Dessin : Guillaume Bouzard
Édition : 6 pieds sous terre 1997
La présentation de l’album sur le site de l’éditeur.

Une réflexion sur “Plageman #1 : L’homme plage

  1. […] dépeint le microcosme de la plage. » Elle en connaît un rayon (de soleil) en la matière, Badelel, elle qui subit chaque été les hordes de touristes de tous poils qui déferlent sur son littoral […]

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