Les chats du Louvre
Poster un commentaire12 avril 2020 par Lunch

Lunch
« Vous avez déjà entendu la voix d’un tableau ? »
Dans le Musée du Louvre, comme dans tous les musées, les animaux sont interdits d’entrée. Alors quelle ne fut pas la surprise de Cécile, alors qu’elle présentait La Joconde au public toujours aussi nombreux, d’apercevoir ce petit chat blanc au milieu de son auditoire.
La semaine suivante, alors qu’elle est invitée à arpenter le musée de nuit pour retrouver deux écoliers facétieux ayant décidé de rester dans l’établissement après la fermeture des portes, ce même chat blanc se dérobe au détour d’un couloir. Serait-il, comme le laisse entendre le vieux gardien, un passe-tableau… comme l’était sa sœur, disparue au Louvre il y a plus de 50 ans. ?
« Mais on a beau parler d’Art… toutes ces peintures, c’est juste de l’huile badigeonnée sur des toiles ! »
Depuis l’excellent Période glaciaire de Nicolas de Crécy en 2005, la collection de bandes dessinées du Musée du Louvre ne cesse de s’agrandir et de s’ouvrir à tous les horizons. Taiyō Matsumoto (Amer Béton, Ping Pong, Le Samouraï bambou) est le troisième mangaka à mettre le musée en images après Hirohiko Araki (Rohan au Louvre – 2010) et Jirō Taniguchi (Les gardiens du Louvre – 2014).
Il est par ailleurs amusant de constater qu’il suit, via cette publication sur le Louvre, le chemin arpenté par quelques uns de ses auteurs franco-belges préférés (Nicolas de Crécy, Enki Bilal).
On retrouve dans ces Chats du Louvre toutes les caractéristiques propres aux albums de Matsumoto. D’ailleurs, on peut facilement rapprocher la communauté des chats aux enfants du foyer dans Sunny : le vieux qui dort, le protecteur, celui qui chante et fait des cabrioles ou encore celui qui n’est pas tout à fait comme les autres… et ce même sentiment d’abandon.
Paru d’abord chez Shōgakukan au Japon (j’ai tenu le manga en main, un bel objet), Les chats du Louvre nous font parcourir le Musée de nuit comme de jour, entre vie de chats aux allures humanoïdes et vie d’hommes portés à chercher un pont entre les mondes.
Un récit agréable et court qui s’ancre dans le fantastique et qui, comme toujours, nous offre l’histoire d’une œuvre pas toujours connue d’un pourtant très célèbre Musée, ici Les Funérailles de l’Amour (attribué à Henri Lerambert – vers 1580).