Charlie Hebdo #1178 : Tout est pardonné
216 janvier 2015 par Lunch
Lunch
Les événements du 7 janvier ont bouleversé la France entière, dépassant même ses frontières, rassemblant autour d’un même mouvement populaire et d’une même bannière « Je suis Charlie » des personnes partageant des milieux et opinions pourtant très différentes.
9 ans après l’affaire des caricatures de Mahomet, Charlie Hebdo passerait presque du « scandaleux » au « martyre ».
Nous avons tous été émus, condamnant avec tristesse le massacre de ces derniers jours. Nous étions nombreux à manifester notre soutien d’une manière ou d’une autre, montrant notre rébellion face au barbarisme.
Quand bien même certains fustigeaient les habitudes du journal (« ils étaient provocateurs quand même », m’a soutenu ma grand-mère), la fusillade de Charlie Hebdo a attaqué un droit que tout le monde juge fondamental et souhaite farouchement défendre : la liberté d’expression.
Certes, il y a des opportunistes, des récupérateurs, des spéculateurs, des marchands de merde, des cons… Certes, ils sont nombreux. Certes cette solidarité ne durera pas, une actualité en chassant une autre…
Je voudrais ne retenir qu’une chose : malgré tout, nous étions tous unis !
Je suis heureux que le journal ne soit pas tombé dans le misérabilisme. Je suis heureux que le numéro de ce mercredi ne soit pas un simple hommage, qu’il rassemble tout de même des témoignages forts et des coups de gueule, des provocations toujours… que tous les acteurs de l’hebdomadaire, survivants ou disparus, y aient eu leur place.
En signant cette une représentant le Prophète tenant une pancarte « Je suis Charlie », le journal n’a pas délaissé son cynisme habituel et transmet pourtant un message de paix. Malin !
Parole à Charlie…
« Pop pop pop pop… Puis, un silence de mort.
Jean-Luc et moi restons à terre.
Soudain : Tictictictic !
À Charlie, nous avons un chien, un cocker roux qui nous signale que c’est bon, que nous pouvons maintenant nous relever, ils sont partis. »
(Sigolène Vinson)
« Dans la salle de réunion, j’étais généralement aux côtés de Tignous, Honoré et Elsa. Ils sont ceux que je connais le mieux, et, de toute façon, je n’aurai pas la place pour parler des autres. Mais d’abord, sachez que je n’étais pas avec eux mercredi dernier, car j’assistais aux funérailles de ma tante Michelina. Avoir la vie sauve grâce à un enterrement : il y en a un que ça aurait fait plier de rire, c’est Tignous. »
(Antonio Fischetti)
« Mais il est si tard, et je ne comprends pas pourquoi c’est ma première chronique écrite en larmes. Le son de leurs voix ressemble au silence. J’ai froid. J’ai envie de vomir. Il doit y avoir une fête quelque part où ils sont tous allés… Un oiseau a voulu me le dire, non ?* »
(Patrick Pelloux)
Catherine Meurisse © Charlie Hebdo #1178 – 14 janvier 2015
Bedea Jacta Est 
Oui, très belle une : pas de concessions et un beau message. Moi aussi je suis écœurée de voir les enchères sur Ebay qui se multiplient, c’est… répugnant.
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C’est fini les enchères sur la plupart des sites qui les ont fermées (sauf e-bay monde je crois). Mais oui, c’est désolant…
Heureusement que le journal et son diffuseur ont bien géré la chose et ont multiplié les exemplaires, passant d’un petit tirage habituel (près de 60000 je crois) à des millions, bien soutenu par la communication des journaux.
Pas la peine de faire la cohue il y en aura pour tout le monde ! C’est bien pour lutter contre la spéculation et c’est aussi une bonne chose pour le journal. Comme ils le soulignent plusieurs fois dans l’hebdo : il n’y avait personne pour les aider quand ils étaient à la dèche, et demain ? Alors autant prendre ce qu’ils peuvent maintenant de cet élan solidaire.
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