Un peu de bois et d’acier

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3 octobre 2012 par Lunch

Lunch

Lunch

Banc, nom masculin
Long siège étroit qui permet à plusieurs personnes de s’asseoir.

Public, adjectif
Relatif à un endroit où tout le monde est admis.

Un peu de bois et d’acier nous raconte l’histoire d’un banc public. L’un de ces longs bancs comme on en trouve dans tous les parcs de France et de Navarre. L’un de ces longs bancs sur lesquels on pouvait autrefois s’asseoir au coin d’une rue, d’une place. Des bancs trop souvent enlevés pour éviter d’y voir s’assoupir la misère, à défaut d’y rencontrer des amoureux qui se bécotent et des passants honnêtes.
Au travers de l’histoire de ce banc, de son vécu de séant, Chabouté nous conte l’histoire de tous ces promeneurs, habitués ou simplement de passage, avec lesquels il partage un bout de sa vie de bois et d’acier.

Le synopsis de l’ouvrage pourrait lui prêter de bien louables intentions, et pourquoi pas une excellente idée de storyboard. Pourtant je suis resté absent durant cette lecture, je regardais les gens passer, s’arrêter, repartir, sans éprouver pour eux d’émotion sincère.
Cette histoire, elle même muette, m’a laissé coi. Difficile de s’attacher à un banc public, et les personnages défilent trop rapidement pour qu’on parvienne à s’intéresser à eux. Oh bien sûr, certains sont récurrents. Ils évoluent, grandissent, vieillissent. Certains font leur premiers pas en se tenant au banc, d’autres partagent de l’amour ou des gâteaux, parfois même les deux en même temps. On est un peu triste quand on comprend qu’un couple n’en formera plus jamais un, on compatis pour ce sans domicile fixe qui ne cherche qu’à passer une nuit tranquille, vautré sur ce banc sans nuire à personne.
Certes, cette histoire se veut le reflet de notre société contemporaine et en un certain sens une critique sociétale du monde d’aujourd’hui. Mais j’ai finalement trouvé que cette histoire manquait d’âme pour nous toucher réellement.

J’ai trouvé que le final véhiculait bien plus de sentiments que tout le reste de l’album. On se rend compte que les gens sont attachés aux choses matérielles. Ces habitués consternés du changement et qui boudent, jusqu’à ce chien qui ne reconnaît plus ce pied métallique froid et usé par le temps sur lequel il levait chaque jour la patte, qu’il pleuve ou qu’il neige.
Seul le dénouement a quelque peu relevé chez moi l’intérêt d’une fastidieuse lecture longue de, tout de même, 328 planches. Seul le dénouement m’a fait sortir d’une lecture monotone, et je regrette déjà de ne pas trouver ici les habituelles histoires sombres, mais totalement addictives, dont seul Chabouté a le secret.

Heureusement, je pouvais contempler le trait toujours juste et impressionnant d’efficacité de l’auteur, mis en exergue par son noir et blanc habituel. Un dessin sobre, précis, lumineusement valorisé par une mise en page nette et sans anicroche.
Chabouté maîtrise ses pinceaux, c’est une évidence. Quel dommage de ne pas avoir fait plus court.

Un autre avis : Zaelle
Un peu de bois et d’acier (One shot)
Scénario : Chabouté
Dessin : Chabouté
Édition : Vents d’Ouest 2012
La présentation de l’album sur le site de l’éditeur.

Une réflexion sur “Un peu de bois et d’acier

  1. Lunch dit :

    Par jerome, le 04/10/2012 :

    Je m’en doutais que ce nouvel album offrirait une lecture laborieuse. Vu le prix de l’objet, j’ai bien fait d’y réfléchir à deux fois plutôt que de foncer les yeux fermés à la librairie ^^

    Par Lunch, le 04/10/2012 :

    Oui, j’avais lu ton avis là dessus ^^
    Je trouve quand même ça dommage finalement, parce que le sujet est loin d’être inintéressant. J’ai surtout trouvé le temps long, malheureusement.
    J’ai mis le lien vers la chronique de Zaelle en bas de la mienne pour contrebalancer un peu mon propos, elle a beaucoup aimé.

    Par Mo’, le 24/10/2012 :

    Bon, il y a du bon et du moins bon ^^ Je reste dubitative quand même, mais ma réaction est avant tout liée à l’accroche que je n’avais pas eu des « Princesses aussi vont au petit coin ». Je penserais qu’il taperait fort avec son nouvel album et ça n’est visiblement pas le cas.

    Par Lunch, le 24/10/2012 :

    Tu avais besoin d’être « rassurée » en somme, tu étais plus exigeante c’est ça ?
    On aura l’occasion de te lire sur ton ressenti ?

    Par Mo’, le 24/10/2012 :

    Je ne sais pas, je vais déjà le feuilleter car je n’ai pas pris le temps de le faire. Mais je reste vraiment sur ma déception du dernier. Chabouté est un auteur que j’apprécie et je n’ai pas tellement envie de changer d’avis à son sujet. Mais si tous ces albums à venir vont vers du « moins bien qu’avant », c’est assez décevant tout de même !! ^^

    Par Lunch, le 24/10/2012 :

    J’ai aussi l’impression pour cet album que Chabouté pouvait réaliser cette histoire un peu « concept » parce qu’il a acquis une notoriété suffisante pour se le permettre.
    Le « concept » justement, je le trouve intéressant. Très intéressant même.
    Ce que je lui reproche est plutôt paradoxal : un manque de profondeur dans les personnages pour un récit trop long.

    J’aime

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