Colibri

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2 Mai 2008 par Lunch

colibri

Lunch

Lunch

Un son dans la forêt, un tempo se distingue : un homme joue de la batterie jusqu’à l’épuisement. Aussitôt tombé, une équipe de nettoyage débarquer pour assainir la zone. Il ne reste rien.

Une entrée en scène un peu brutale, mais Colibri est un véritable bijou, une critique de la société poussée à son paroxysme. On y trouve une société aseptisée, formatée, et dans laquelle tout le monde doit être dans un moule. Une civilisation archi-développée à pris le pas sur la nature, confinée à quelques arbres dans un building au milieu de la cité. Un monde dans lequel les gens ont besoin d’avoir pour exister, dans lequel les slogans conditionnent et montrent la façon dont on doit vivre, dans lequel les poissons sont panés… un monde où tout doit aller très vite.
Les mots eux-mêmes deviennent inutiles, en attestent ces quelques cases, page 19, qui ne vont qu’à l’essentiel : 3 cases qui montrent la même image de la ville. Sur la première, des conversations futiles, remplacées par des voyelles dans la seconde, puis plus rien sur la troisième, les traits eux-mêmes s’en trouvant affectés.

Guillaume Trouillard condamne par le biais de ce livre les abus de l’homme, de l’abrutissement à la déforestation, et nous rappelle qu’en continuant ainsi, il ne restera plus rien, en atteste ce petit message visible sur un panneau d’expression libre anodin :
« La forêt précède l’homme, le désert le suit. »

Je n’adhère par particulièrement au dessin irrégulier et tremblant, mais Guillaume Trouillard parvient ici à donner un vrai regard critique sur la société d’aujourd’hui, et il le fait très bien !

Colibri (One shot)
Scénario : Guillaume Trouillard
Dessin : Guillaume Trouillard
Édition : La cerise 2007
La présentation de l’album sur le site de l’éditeur.

2 réflexions sur “Colibri

  1. […] du rythme et le rapport à la nature sont autant de caractéristiques communes à son œuvre (Colibri, Welcome, […]

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  2. […] Trouillard (Colibri, La saison des flèches, Welcome, Aquaviva), probablement inspiré par Dai Dunbang après avoir […]

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